Je suis vivante!!!....

Ce matin, première journée, enfin, demi-journée de boulot. Un retour après presque 2 ans d'arrêt.

Hier soir, pas mêlant, j'aurais appelé n'importe qui, juste pour me faire dire que j'allais y arriver. J'étais dans un état complètement débile tellement je stressais.

Bizarrement, pas pour ma job, c'est l'une des rares choses dans laquelle je suis certaine de ce que je fais et pour laquelle je suis faite. Non, dans le fond, je m'inquiétais pour la maison. Que va t'il se passer quand je n'y serai pas? Est-ce que les autres vont assurer (belle-mère et mari) pendant mon absence? Dans quel état vais-je retrouver ma maison? Comment mes bêtes vont vivre mon absence?...Enfin...du grand "tout et n'importe quoi". Mais j'paniquais quand même.

Ce matin, 5h45, levé. Ouch!!!!! Assez difficile, je l'admet, mais j'y suis arrivée, douche, semblant de brushing (ne pas oublier que mon bras droit ne lève plus). Puis, dès que j'ai quitté la maison pour prendre le bus, terminé le stress. Juste la joie de recommencer.

Cependant, quelques minutes après être montée dans le bus, je me souviens que....merde!!!!! J'ai oublié de prendre mes clés de boulot!!!!! (Après 2 ans passées dans le tiroir de l'entrée, j'avoue que le réflexe de les prendre, ne m'est pas "venu"!)

J'suis arrivée 1/2 hre plus tôt, afin de m'occuper de mes blouses blanches (disons que les vieilles n'étaient plus trop "adaptées" vu ma prise de poids :/).

Puis, à la loge, afin de faire refaire ma carte d'identité. Maintenant, les nouvelles se présentent avec une double "puce", car les données sur les patients, se font, depuis 1 an, sur ordi.

De retour dans mon unité, je me suis sentie "comme chez nous". Ce sentiment de redevenir moi-même, dans un environnement connu, avec des gens que j'apprécie, et réciproquement.

En fait, dans ces 2 ans, à part l'usage de l'ordi, peu de choses ont changé. J'ai retrouvé "mes" patients, certains connus, puis de nouveaux visages. J'ai retrouvé ma salle de soins comme dans mon souvenir, pas assez fonctionnelle , notre bureau infirmier, trop exigu, le salon fumeur non-fumeur, j'ai remarqué, presque avec tristesse, qu'ils avaient remplacé le vieux fauteuil, sur lequel on faisait les nuits. Il laissait sa trace, indélébile sur notre pauvre dos et nos fesses endolories, quand venait le matin.

Puis, histoire de me remettre dans le bain, bien comme il faut, j'ai même un patient qui a fait une overdose. J'ai retrouvé les gestes d'urgence, sans réfléchir, sonner l'alarme, appeler le cardio-mobile, chercher la valise d'urgence pendant que les collègues tentaient la réanimation, oxygène, injection de narcan, installation d'un soluté...la totale quoi, pour cette première matinée, ça a été gratiné.

J'suis trop contente de moi, j'avais peur d'être devenue incapable de réagir, sous stress. De plus, le plaisir de faire ce qu'il faut, de voir son travail porter fruit, de voir la personne "revenir" gentiment, réagir aux stimulus, puis sentiment de satisfaction quand les ambulanciers disent:-"Il est stable, on peut le transférer, c'est énorme!

Le seul truc désagréable, c'est que lors de la "montée d'adrénaline", tout à coup, le sang à dû me monter à la tête rien que d'un coup et j'ai eu un mal de crâne, instantané. Tellement fort que j'ai cru, un moment, que les veines du cerveau allaient exploser. Je sentais mon coeur, dans ma tête et ça tapait comme si on jouait du tambour.

Cependant, lorsque la tension est tombée, il a vraiment diminué en intensité, puis l'anti-douleur a fait le reste. Cependant, ce soir, au moment où j'écris, je sens qu'il ne m'a jamais vraiment quitté, il s'est juste fait un peu plus silencieux...

Voilà pour ma première journée, j'ai survécu, j'devrais réussir à en faire autant demain.

Bonne nuit les loulous, m'en va m'écraser dans mon lit douillet :)